Sixième rencontre : Actes chapitres 16, 17, 18, 19 et 20

Publié le par Comité de Pilotage - lecture du Livre des Actes

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Publié dans Questions Réponses

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C
<br /> bonjour,quelques interrogations ont été soulevées par cette rencontre :<br /> - est ce que luc faisait parti du voyage de Paul ? que désigne le pronom nous dans le récit ?<br /> - est ce que les apôtres savaient qu'il y avait le "2ième baptème"<br /> - pourquoi les juifs ont établi la circoncision selon la loi de Moïse<br /> - quel lien entre Torah et ancien testament<br /> Par ailleurs nous souhaiterions souligner que nous avons apprécié cette possibilité de poser des questions et les réponses apportées, nous avons tellement apprécié que nous aimerions savoir si ce<br /> service de communication se prolongera au delà de cette lecture. en tout cas nous soumettons cette proposition...<br /> merci à tous ceux qui y ont contribué<br /> bien fraternellement<br /> christine<br /> <br /> <br />
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D
Dans le chapitre 16 des Actes des Apôtres, aux versets 25 à 30, il se produit un évènement inhabituel, alors que Paul et Silas sont en prison :" un violent tremblement de terre qui secoua les fondations de la prison".S'agissait-il d'un évènement naturel ?
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C
<br /> Je vois que certains lisent les Actes jusqu'à des heures tardives!!! Belle passion pour la Parole de Dieu. Heureux ceux qui veillent, attendant son retour!<br /> Difficile de retrouver trace du tremblement de terre dans les annales de sismologie... tu t'en doutes,<br /> mais pourquoi pas? Un vrai tremblement de terre, cela se conçoit. Mais l'essentiel n'est pas là à mon sens. En effet, ce tremblement de terre rappelle les événements théophaniques, les<br /> manifestations de Dieu qui en se révélant déclenche un bouleversement des élements naturels (manière de nous ramener aux bouleversements qui se produisent aussi en nous). On connaît des récits de<br /> la résurrection de Jésus qui sont associés à ce genre d'ébranlement. Et comme par hasard, ici aussi il s'agit de libération, non pas libération de la mort, mais on n'en est pas loin. Toute<br /> libération   rejoint le sens de la résurrection de toute façon. Ici, ce sont les messagers de l'évangile qui sont libérés et le récit veut nous faire penser à la résurrection de Jésus, ou<br /> à des théophanies divines: pourquoi? Parce qu'on n'emprisonne pas la parole salvatrice de Dieu, ni dans la mort (Jésus), ni dans les prisons du monde (Paul et autres témoins). La Parole salvatrice<br /> de Dieu veut atteindre son but, arracher au mauvais ses proies. Elle est déjà victorieuse de tous les tombeaux. Je pense que la mention d'un tremblement de terre sert essentiellement de "crochet"<br /> pour nous faire penser à tout cela. Autrement dit, la libération de Paul et Silas nous indique que la puissance de la résurrection est à l'oeuvre, une puissance qui triomphe des forces de mort, une<br /> puissance de la Parole divine qui fait ce qu'elle dit: sauver les Hommes.<br /> bien le bonjour à tous à B.<br /> Jean-François<br /> <br /> <br />
T
un débat animé a eu lieu lors de notre dernière rencontre sur le sens de " la résurrection de la chair".Pouvons-nous savoir actuellement dans quel état notre corps ressuscitera? merci de nous éclairer si c'est possible.
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C
<br /> <br /> Je suis obligé d’être un peu long. Je m’en excuse auprès des lecteurs.<br /> <br /> <br /> Le corps appartient pour nous au domaine des choses qui passent. Périssable, lieu de la fragilité, il nous semble qu’il n’a rien de<br /> commun avec notre dimension spirituelle. D’ailleurs, pour de nombreuses religions et écoles philosophiques, seule notre "dimension" spirituelle pourrait être gratifiée d’une existence éternelle.<br /> Saint Paul, dans la première lettre aux corinthiens (15,4), met pourtant la résurrection au centre de notre foi. La résurrection de la chair est en effet l’un des points les plus centraux de<br /> notre foi, une des caractéristiques essentielle du christianisme.<br /> <br /> <br /> Or la question se pose (I Cor. 15,35) « comment les morts ressuscitent-ils ? ». Vieille question !<br /> <br /> <br /> Paul prend donc une comparaison, celle de la semence. A son époque le processus biologique n’est pas clair qui, d’une semence<br /> produit une plante éventuellement gigantesque : la graine qui donne un chêne est minuscule au regard de la taille de l’arbre centenaire. Processus quasi miraculeux à l'époque, la dégradation<br /> de la graine qui produit un être exceptionnel fait imaginer ce que pourrait être la résurrection : c’est incompréhensible, c’est comme une création; et autant le corps de la plante nouvelle est<br /> étonnant par rapport à la petitesse de la graine qui a pourri dans la terre, autant le sera notre corps ressuscité par rapport à notre corps périssable d’aujourd’hui.<br /> <br /> <br /> Plus loin (versets 42-44) le mot semence renvoie à notre existence empirique. Et Paul explique qu’il y aura une césure entre notre<br /> existence périssable (quand nous sommes « semés ») et notre corps glorieux.<br /> <br /> <br /> Sans doute cette différence entre le corps actuel et le corps glorieux-ressuscité sera plus grande qu’entre le gland et le<br /> chêne ! La manière dont Dieu s’y prend nous échappe. Croyons en sa force créatrice !<br /> <br /> <br /> Pourquoi les chrétiens tiennent-ils à parler de résurrection des « corps » ? Le corps - il faudrait plutôt dire la<br /> « chair » au sens de l’évangile selon saint Jean - est l’existence concrète de l’homme. Le corps est le signe et le lieu d’une identité unique qui s’exprime, entre en relation et reçoit  peu à peu les marques du temps et de l’histoire individuelle.<br /> <br /> <br /> Le corps fait un avec le concret de la vie, du plaisir, de la souffrance, de la beauté, de l’amour. Et quand une hétérogénéité entre<br /> le corps et l’esprit subsiste, nous l’expérimentons souvent douloureusement comme un disfonctionnement. De nombreuses écoles spirituelles pensent que cette dichotomie prouve bien que notre<br /> but ultime est de fuir le corps afin d’être libéré de ce disfonctinnement, de cette souffrance.<br /> <br /> En méditant la résurrection de Jésus, le christianisme pense, de son côté, que le but ultime est en réalité une réconciliation, une réunification, une résurrection où le corps atteint sa<br /> pleine dimension spirituelle (et dès ce monde, il commence déjà à la développer – regardez ce que le corps peut exprimer de beau, d’émouvant … etc) et l’esprit de son côté atteint son<br /> aisance parfaite dans la matérialité empirique.<br /> <br /> <br /> Toutefois le corps ressuscité échappe à nos représentations. Nous pressentons seulement ces quelques perspectives  parce que nous croyons que Jésus désigne nos vies concrètes comme l’espace de l’amour et de la paix, et parce qu'il est apparu ressuscité à ses apôtres. Il ne<br /> nous pousse pas à fuir ce monde et l’existence matérielle pour recevoir le don de Dieu mais à convertir notre existence concrète comme si la vie éternelle était déjà commencée.<br /> <br /> L’homme est sauvé en tout ce qui fait sa condition concrète. Le cosmos tout entier est appelé à devenir un rayonnement de don et d’amour, afin d’exprimer ce que le Corps de Jésus lui-même exprime<br /> et manifeste : un don de vie, d’amour et de paix. Finalement, il y aura continuité, parce que Dieu respecte notre identité historique et nos combats d’aujourd’hui. Mais il y aura aussi<br /> une discontinuité (transformation) car Dieu nous veut réconciliés, corps et esprit : créatures qui rayonnent  de l’amour, au sein d’une création<br /> « nouvelle » communiant pleinement dans la vie de Dieu.<br /> <br /> <br /> Fr. Jean-François<br /> <br /> <br /> <br />
M
En 16, 20, il nous est dit que les règles de conduite annoncées par les juifs ne peuvent être accueillies ni suivies par les citoyens romains.<br /> Pouvez-vous nous préciser en quoi différaient les obligations des uns et des autres ? <br /> <br /> En 20, 38 cette parole de Paul qui fait penser à l'Ascension de Jésus : "Vous ne verrez plus mon visage". Que veut dire Paul : est-ce l'annonce de son départ ? de sa mort ?
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C
<br /> Bonjour,<br /> Il est difficile de vous faire ici un exposé complet des us et coutumes de deux civilisations qui différaient considérablement. Il faudra vous référer à des ouvrages spécialisés dans<br /> l'histoire des cultures antiques et juive. Dans le passage en question, il n'est même pas certains que les accusateurs aient des faits très précis à avancer. Ils cherchent surtout à faire<br /> cesser les activités de Paul et Silas alors qu'ils viennent de libérer une jeune femme des pratiques divinatoires dont elle était prisonnière, pour le plus grand profit de ses<br /> maîtres. De plus, la ville de Philippe en Macédoine était devenue une ville très romanisée où l'on envoyait les vétérans de certaines légions romaines afin de les récompenser après leur carrière<br /> militaire. C'est donc sans doute une population qui, probablement, tirait orgueil de son appartenance à la ville (Rome) qui dominait alors "l'univers". Les usages juifs étaient relativement tolérés<br /> par les romains, mais à condition de ne pas semer le trouble. Or Paul remet justement en question une des pratiques courantes de cette époque.<br /> <br /> <br /> En 20, 38: vous pensez trouver une référence au Christ. Il n'y en a cependant pas vraiment. On penche plutôt pour une intuition qu'avait Paul au cours de ce voyage qu'il ne reverrait pas<br /> les Anciens d'Ephèse. Cela se vérifiera, car, arrivé à Jérusalem après cette entrevue, Paul est arrêté puis transféré vers Rome pour son jugement devant la juridiction impériale. Ce fut son dernier<br /> voyage.<br /> frère Jean-François<br /> <br /> <br />
B
Questions sur le ch.16 5,6 : pourquoi le Saint-Esprit les avait-ils "empêchés d'aller à cet endroit"? Quelles hypothèses peut-on formuler?<br /> <br /> Pourquoi paul a-t-il fait circoncire Timothée ?
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C
<br /> Le Saint-Esprit s'oppose aux projets de Paul: voilà une mention en effet difficile à<br /> appréhender car elle concerne pour une bonne part la relation intime de Paul et de ses compagnons avec l'Esprit Saint, dans la prière, ou par le biais des signes que peut-être Celui-ci leur<br /> donne.<br /> <br /> Ce qui est clair par contre, c'est que les Actes des Apôtres qui devraient plutôt s'intituler les "Actes de l'Esprit" sont écrits pour nous faire voir les merveilles de Dieu qui s'opèrent<br /> dans la puissance de l'Esprit Saint répandu sur toute chair grâce à la résurrection de Jésus. L'Esprit est donc souverain tout au long des Actes. Pas un seul apôtre ne peut s'enorgueillir d'être un<br /> missionnaire particulièrement performant, car tout vient de l'Esprit et tout s'opère dans la force de l'Esprit. Ce petit verset vient nous le rappeler d'une manière frappante. C'est conduit par<br /> l'Esprit que Paul va ici ou là. C'est à cause de l'Esprit qu'il ne va pas (pour le moment peut-être) en tel ou tel lieu.<br /> <br /> <br /> La circoncision de Timothée: L'explication la plus plausible est que Timothée, de père grec, est cependant juif par sa mère (2 Timothée 1,5). Il est<br /> donc, selon le judaïsme, tout ce qu'il y a de plus juif (on est juif par sa mère). Et donc il est possible que Paul veuille simplement montrer que l'annonce du messie n'est pas le fait de<br /> juifs qui se désolidariseraient d'avec leur peuple (il y a en effet un enjeu politique et peut passer pour traître un juif qui fait disparaître toute trace de sa judaïté : car le nationalisme<br /> juif gronde de plus en plus fort contre les romains; devant ses frères de race, Timothée ne doit donc surtout pas passer pour un juif qui cherche lâchement une "planque" dans une religion<br /> dispensant de la loi juive). Pour Tite, Paul s'opposera énergiquement à sa circoncision (Ga 2,3-5) car il est vraiment grec.<br /> <br /> frère Jean-François<br /> <br /> <br />