le Christ est mort pour nos péchés
réponse au commentaire no 2 , première rencontre
La question :
Au sujet de la mort de Christ : La mort de Jésus était prévue par les Ecritures et par les prophètes; cela devait se réaliser obligatoirement pour que le Christ puisse nous sauver du péché. C'était prédit : il fallait que le Christ meure pour nos péchés. Le Christ est mort pour nos péchés.Dieu l'a fait mourir pour nous. C'est nous qui sommes responsables de sa mort. Pouvez-vous réagir et donner votre point de vue sur ce sujet. A l'avance merci.
Soeur Solange Bray, modératrice d'une équipe de lecture de la Sainte Famille
La question que vous posez ici est fondamentale et n’a pas de réponse immédiate et rapide. Vous trouverez donc ci-dessous seulement quelques éléments de réponse d’abord exégétique puis ensuite plus théologique. Pour approfondir cette question, vous pourrez vous reporter aux différents ouvrages mentionnés ci-après.
Un point de vue exégétique
Avant toute chose, il faut bien garder à l’esprit que la mort du Christ a représenté pour la communauté primitive un véritable traumatisme. Cette croix, qui pour nous semble aujourd’hui si familière, a en effet constitué pour elle un non-sens absolu et un véritable scandale. Comment celui qui se présentait comme le Fils de Dieu a-t-il pu être cloué sur le bois de la croix comme un simple esclave ou encore comme un homme réprouvé par Dieu (Dt 21,22) ? Pour comprendre l’incompréhensible, les premiers chrétiens n’ont donc eu d’autres solutions que de se rappeler les paroles prononcées par Jésus de son vivant et de relire l’Écriture et les prophètes en particulier. Progressivement, ils sont alors arrivés à cette conclusion, reprise par Paul dans sa première lettre aux Corinthiens, que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures (1Co 15,3 - on peut retrouver des passages équivalents dans les Actes). Ces Écritures qui éclairent l’inexplicable, ce sont principalement les prophéties du Livre d’Isaïe et en particulier celle du serviteur souffrant (Is 57,3-8) qui est le seul endroit de la Bible où la mort d’un homme est mise en relation avec les péchés des autres pour en obtenir le pardon (1).
Pierre, dans sa reprise de ce quatrième chant du Serviteur (1P 2,22-23), lu avec en arrière plan Dt 21,22, peut nous aider ici à comprendre cette idée du martyre expiatoire que nous avons encore peine à accepter aujourd’hui. Puisque le Christ est mort sur la croix comme un pécheur, mais sans avoir péché lui-même, c’est nos péchés qu’il a pris sur lui, tout comme le serviteur de Yahvé. Et puisqu’il a pris sur lui nos péchés, nous en sommes libérés et nous pouvons désormais vivre pour la justice (2).
(1) Pierre Grelot, Les poèmes du Serviteur (Lectio Divina 103 ; Paris : Cerf, 1981), p. 141.
(2) Michel Gourgues, Le Crucifié, du scandale à l’exaltation (Jésus et Jésus-Christ 38 ; Montréal, Paris : Bellarmin, Desclée, 1988), p. 123-124.
Un point de vue théologique
L’affirmation que le Christ est mort pour nos péchés n’est absolument pas là pour nous culpabiliser, mais témoigne au contraire de l’infini amour dont Dieu nous entoure. Pour que le salut ne soit pas uniquement une œuvre unilatérale, Dieu a en effet voulu nous y associer pleinement. Or, ce qu’il nous est impossible de faire, puisque le péché a malheureusement toujours en nous le dernier mot (Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas... Rm 7,15), le Christ, vrai homme et vrai Dieu, l’a fait à notre place en nous représentant ou encore en se substituant à nous. L’affirmation que Jésus est mort pour nos péchés n’est donc compréhensible qu’avec en arrière plan cette double nature du Christ qui dans son humanité nous associe pleinement à ce qu’il accomplit sur la croix.
Si Dieu a ainsi voulu cette réparation pour sauver l’humanité, alors qu’elle n’était a priori pas nécessaire, c’est précisément pour que notre humanité soit pleinement partie prenante à son salut. Elle est donc bien la manifestation de l’amour de Dieu à notre égard.
Pour aller plus loin, trois ouvrages en particulier :
MOINGT Joseph, LEON-DUFOUR Xavier, VERGOTE Antoine (dir.), Mort pour nos péchés, Bruxelles , Publications des Facultés Universitaires de Saint-Louis, 1976 (en particulier la contribution de Joseph Moingt).
GALOT Jean, De la croix au triomphe de la vie, Paris, Parole et Silence, 2003.
GOURGUES Michel, Le Crucifié, du scandale à l’exaltation, Jésus et Jésus-Christ 38, Montréal, Paris, Bellarmin, Desclée, 1988.
La question :
Au sujet de la mort de Christ : La mort de Jésus était prévue par les Ecritures et par les prophètes; cela devait se réaliser obligatoirement pour que le Christ puisse nous sauver du péché. C'était prédit : il fallait que le Christ meure pour nos péchés. Le Christ est mort pour nos péchés.Dieu l'a fait mourir pour nous. C'est nous qui sommes responsables de sa mort. Pouvez-vous réagir et donner votre point de vue sur ce sujet. A l'avance merci.
Soeur Solange Bray, modératrice d'une équipe de lecture de la Sainte Famille
La question que vous posez ici est fondamentale et n’a pas de réponse immédiate et rapide. Vous trouverez donc ci-dessous seulement quelques éléments de réponse d’abord exégétique puis ensuite plus théologique. Pour approfondir cette question, vous pourrez vous reporter aux différents ouvrages mentionnés ci-après.
Un point de vue exégétique
Avant toute chose, il faut bien garder à l’esprit que la mort du Christ a représenté pour la communauté primitive un véritable traumatisme. Cette croix, qui pour nous semble aujourd’hui si familière, a en effet constitué pour elle un non-sens absolu et un véritable scandale. Comment celui qui se présentait comme le Fils de Dieu a-t-il pu être cloué sur le bois de la croix comme un simple esclave ou encore comme un homme réprouvé par Dieu (Dt 21,22) ? Pour comprendre l’incompréhensible, les premiers chrétiens n’ont donc eu d’autres solutions que de se rappeler les paroles prononcées par Jésus de son vivant et de relire l’Écriture et les prophètes en particulier. Progressivement, ils sont alors arrivés à cette conclusion, reprise par Paul dans sa première lettre aux Corinthiens, que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures (1Co 15,3 - on peut retrouver des passages équivalents dans les Actes). Ces Écritures qui éclairent l’inexplicable, ce sont principalement les prophéties du Livre d’Isaïe et en particulier celle du serviteur souffrant (Is 57,3-8) qui est le seul endroit de la Bible où la mort d’un homme est mise en relation avec les péchés des autres pour en obtenir le pardon (1).
Pierre, dans sa reprise de ce quatrième chant du Serviteur (1P 2,22-23), lu avec en arrière plan Dt 21,22, peut nous aider ici à comprendre cette idée du martyre expiatoire que nous avons encore peine à accepter aujourd’hui. Puisque le Christ est mort sur la croix comme un pécheur, mais sans avoir péché lui-même, c’est nos péchés qu’il a pris sur lui, tout comme le serviteur de Yahvé. Et puisqu’il a pris sur lui nos péchés, nous en sommes libérés et nous pouvons désormais vivre pour la justice (2).
(1) Pierre Grelot, Les poèmes du Serviteur (Lectio Divina 103 ; Paris : Cerf, 1981), p. 141.
(2) Michel Gourgues, Le Crucifié, du scandale à l’exaltation (Jésus et Jésus-Christ 38 ; Montréal, Paris : Bellarmin, Desclée, 1988), p. 123-124.
Un point de vue théologique
L’affirmation que le Christ est mort pour nos péchés n’est absolument pas là pour nous culpabiliser, mais témoigne au contraire de l’infini amour dont Dieu nous entoure. Pour que le salut ne soit pas uniquement une œuvre unilatérale, Dieu a en effet voulu nous y associer pleinement. Or, ce qu’il nous est impossible de faire, puisque le péché a malheureusement toujours en nous le dernier mot (Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas... Rm 7,15), le Christ, vrai homme et vrai Dieu, l’a fait à notre place en nous représentant ou encore en se substituant à nous. L’affirmation que Jésus est mort pour nos péchés n’est donc compréhensible qu’avec en arrière plan cette double nature du Christ qui dans son humanité nous associe pleinement à ce qu’il accomplit sur la croix.
Si Dieu a ainsi voulu cette réparation pour sauver l’humanité, alors qu’elle n’était a priori pas nécessaire, c’est précisément pour que notre humanité soit pleinement partie prenante à son salut. Elle est donc bien la manifestation de l’amour de Dieu à notre égard.
Pour aller plus loin, trois ouvrages en particulier :
MOINGT Joseph, LEON-DUFOUR Xavier, VERGOTE Antoine (dir.), Mort pour nos péchés, Bruxelles , Publications des Facultés Universitaires de Saint-Louis, 1976 (en particulier la contribution de Joseph Moingt).
GALOT Jean, De la croix au triomphe de la vie, Paris, Parole et Silence, 2003.
GOURGUES Michel, Le Crucifié, du scandale à l’exaltation, Jésus et Jésus-Christ 38, Montréal, Paris, Bellarmin, Desclée, 1988.