Rencontre préliminaire ou toute question sur la méthode

Publié le par Comité de Pilotage - lecture du Livre des Actes

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Publié dans Questions Réponses

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A
Quel est le nom de la Bible utilisée dans le manuel?
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C
<br /> <br /> C'est la Bible de la liturgie, éditée par l' Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF, site WEB www.aelf.org). Les textes de la Bible de la liturgie sont utilisés dans<br /> les lectures de la célébration eucharistique. Le vocabulaire est adapté à une compréhension facile, pour le plus grand nombre.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Ne sommes nous pas comme cet éthiopien à qui s’adresse Philippe : “Comprends-tu vraiment ce que tu lis ?“ … <br /> Nous pourrions répondre comme lui « Comment pourrais-je comprendre s’il n’y a personne pour me guider ? » <br /> Nous, heureusement, nous avons le comité de pilotage. Un grand merci à cette équipe pour toutes leurs réponses sans lesquelles nous passerions à côté de bien des choses.<br /> cordialement
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C
<br /> merci pour ces encouragements! nous faisons de notre mieux, car vos questions sont intéressantes et parfois même ... difficiles!<br /> <br /> <br />
M
"Il fallait que l'Ecriture s'accomplisse : par la bouche de David, l'E St avait d'avance parlé de Judas .." Ac 1,16<br /> "Il est écrit au livre des Psaumes ... que sa charge passe à un autre .." Ac 1,20<br /> Les gènes de Judas n'étaient-ils pas "formatés" pour qu'il soit le traite ?<br /> Quelle liberté avait-il de ne pas trahir puisque depuis des siècles, c'est ce qui était attendu de lui ?<br /> D'une équipe de la Cathédrale
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C
<br /> <br /> Une chose est certaine, le premier groupe des « témoins » de la résurrection et la communauté chrétienne naissante a une conviction : ce qui vient de se dérouler accomplit la promesse faite au peuple juif d’une plénitude du salut : relisez Sophonie 3, 8-20 ou Michée 4, 1-10 ou Daniel 12, 2-3 ou Isaïe 54 et Isaïe 62<br /> et 66, 18-23… etc<br /> <br /> <br /> Le seul problème est que tout ceci vient de se dérouler de façon tragique et que Jésus le Juste par excellence est passé par la déréliction. Fort heureusement Isaïe parle d’une<br /> situation semblable qui serait cause de salut (Isaïe 50, 4-9 et 52, 13 à 53, 12). L’articulation des événements vécus par Jésus avec les oracles des prophètes permet de l’affirmer : le maître de<br /> l’histoire n’a pas été piégé. Et d’ailleurs comme on nous le dit à plusieurs reprises : Jésus connaissait ceux qu’il avait choisis (Jean 13, 18). Voilà ce que nous disons assez aisément quand<br /> nous voulons affirmer qu’en Jésus, Dieu a poursuivi un dessein, un but très précis : il voulait accomplir les promesses faites à Israël. Il resterait à exposer comment on peut admettre que Jésus<br /> ressuscité accomplit effectivement ces promesses. Mais c’est un autre sujet.<br /> <br /> <br /> Vient maintenant la question de Juda : Remarquons le, les textes de l’Ancien testament insérés dans les Actes pour « décrire » éventuellement Juda pourraient s’appliquer à<br /> n’importe qui et à tout traître qui passerait par là à divers moments de l’histoire humaine et biblique. Les fameux textes d’Isaïe sur le serviteur souffrant eux-mêmes ne désignent pas d’abord le<br /> Christ mais la FIGURE du Christ, son « DOUBLE » en quelque sorte, car le Serviteur souffrant c’est probablement d’abord le peuple juif exilé à Babylone (Isaïe 41, 8) et à qui l’on a tout pris,<br /> mais qui est resté fidèle, purifié par l’épreuve. Dieu lui révèle, par le prophète, que sa souffrance n’est pas vaine, qu’elle est promesse de vie et de salut universel. Or ce petit reste exilé<br /> vivait bel et bien un scandale : il ne comprenait pas comment Dieu avait pu l’abandonner et le broyer de la sorte après tout ce qu’Il avait promis. Jésus, le Juste par excellence, se retrouvera<br /> dans la même position, et la croix demeure LE scandale aux yeux des hommes raisonnables. Mais en faisant appel à ces figures, le nouveau testament montre que l’action de Dieu est cohérente,<br /> qu’elle suit des lignes de perspective précises et que l’Ecriture porte en elle une promesse que Dieu veut accomplir.<br /> <br /> <br /> Ainsi donc, l’Ecriture ne désigne pas à proprement parler un "Juda programmé" par Dieu. Mais elle mentionne des "figures" pour manifester l’unité de l’action de Dieu.<br /> <br /> <br /> Que Dieu soit omniscient, qu’il soit maître de l’histoire du salut ne rend pas nécessaire qu’un individu bien précis, Juda l’Iscariote soit « programmé » pour cette trahison :<br /> c’est contraire à la conception chrétienne de la liberté. Et nous le savons bien, enseignés en cela par l’Ecriture elle-même, chaque être humain marqué par le péché est un traître en puissance.<br /> Cette disposition à trahir, présente en puissance chez l’homme pécheur, est une prédiction de l’Ecriture qui annonce partout la violence, la bassesse, l’horreur dont l'homme est toujours capable.<br /> Car l’Ecriture prophétise aussi largement quand elle dévoile la réalité telle qu’elle est pendant que nous nous voilons la face.<br /> <br /> <br /> Jésus lui-même dévoile la mesquinerie, les calculs, le mensonge, les petits arrangements. Et s’il est une cause de chute pour<br /> Juda, c’est d’abord de cette façon là : comme aux autres disciples il a donné à Juda tout ce qu’il est ; il lui a donné part à son sacerdoce. Or le sacerdoce de Jésus s’exerce selon les<br /> béatitudes et donc, dévoile ce qui est trop humain chez les disciples : plusieurs d’entre eux ont trébuché devant cette nouveauté, Jacques et Jean, Juda, mais aussi Pierre. Jésus est une cause de<br /> chute parce qu’il démasque nos pentes vers le néant, la mort, et nos refus d’un règne divin qui ne viendrait pas selon nos pensées. Il le sait et il le dit.<br /> <br /> <br /> C’est donc plutôt à la trahison potentielle, annoncée par l’Ecriture, que Jésus s’est exposé, celle d’un Juda ou d’un autre, et même sans cela il s’exposait au refus d’entendre la<br /> Parole chez les hommes de son temps, et plus généralement au péché de l’homme, mais certainement pas à ceux qui auraient été désignés, marqués, programmés par Dieu pour cette mission ingrate.<br /> Jésus s’expose à la potentialité de violence, de trahison, de refus dont il sait qu’elle sera dévoilée par Lui (donc jugée) et dont il sait aussi qu’elle se manifestera immanquablement en<br /> résistance à l’amour divin tel qu’il veut apparaître, même parmi ses plus proches disciples. Or Jésus veut s’exposer à cette possibilité là, car<br /> c’est la seule manière d’ouvrir le chemin du salut, et en cela il est le maître de l’histoire car il provoque cette radicale confrontation. Juda verse du côté du refus, lui qui a été parmi les<br /> intimes du Christ, parce qu'aucun don de la grâce ne nous dispensera jamais d'acquiescer librement à son oeuvre en nous et de prendre nos responsabilités.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />